Mishima est l’un des plus grands auteurs du XXe siècle. Un monument de la littérature et mon écrivain préféré. Le peu que je connaissais de sa vie, je l’avais appris dans ses écrits : Confession d’un masque [roman autobiographique] et Les amours interdites[une fiction dans laquelle Mishima semble avoir retranscrit un mode de vie qui était le sien]… Et aussi, je dois honteusement l’avouer, sur sa page Wikipédia.
C’est ainsi que, alors que je flânais dans ma librairie fétiche à la recherche d’une lecture pour fêter le dé-confinement, je suis tombé sur le roman graphique de Weber et Li-An, Mishima—Ma mort est mon chef-d’œuvre.Une bande dessinée en noir et blanc retraçant la vie du célèbre homme de lettres. Je venais de trouver le Graal ! Il me le fallait ! Je l’ai donc tout de suite acheté.
40 minutes m’ont suffi pour dévorer les 247 pages du livre. J’ai redécouvert l’artiste, j’ai redécouvert son œuvre. Humaniste comme je suis, je me suis étonné d’apprécier, encore et toujours, cette figure que je pensais patriotique, mais qui n’était qu’un fanatique nationaliste. Un passéiste idéalisant les temps du glorieux Empire nippon, vomissant sur la modernité de son pays et vouant une fascination malsaine à la mort.
Malgré tout, mon cœur et mon âme n’ont pas su rejeter ces écrits… Ce personnage pathétique, car c’est ce qu’il était, à travers les multiples masques de sa vie a rendu ses livres plus précieux à mes yeux.
La découverte de ses désirs grâce à une peinture de Saint Sébastien Mishima en Saint Sebastien Mishima s’adressant aux militaires juste avant sont suicide Image d’archive de Mishima lors de ce dernier discourt
Découvrir ces différentes facettes ne m’a pas fait épouser ses aspirations et convictions nationalistes. Elles me débectent ! Mais elles m’ont fait comprendre qu’en tout homme pouvaient coexister le sublime et le détestable. Mishima, c’est l’histoire d’une personne qui a passé sa vie à vivre des rôles.

Mishima—Ma mort est mon chef-d’œuvre de Weber et Li-An, édition Vent d’Ouest.